Qui pousse Mahamat Idriss Deby Itno à vouloir commettre une telle faute politique ? Une question qui taraude l'esprit des nombreux citoyens tchadiens après l'enlèvement musclé et spectaculaire le lundi 05 août 2024 du curé abbé Madou par des hommes en treillis au sein de sa paroisse à Wailia, au sud de Ndjaména.
Abbé Simon-Pierre Baihana Madou est libre.
Aux dernières nouvelles, le curé a regagné sa communauté. Il a été libéré par les autorités après de nombreuses pressions faites pour demander la libération de L'homme de Dieu.
La libération de l'abbé Simon-Pierre Baihana Madou après plusieurs heures de détention aux mains des services de renseignements a été accueillie avec joie et soulagement par la communauté de Walia, l'Église catholique, et toute la communauté chrétienne tchadienne.
L'abbé Madou est une figure emblématique et bien-aimée de cette communauté de Walia, car depuis de nombreuses années, il ne cesse de dénoncer les dérives dictatoriales du pouvoir tchadien. Abbé Madou représente la voix des sans voix, opprimés par le pouvoir tchadien en place depuis trois décennies.
Pour apaiser la tension qui montait hier au Tchad, le ministre des Affaires étrangères et porte-parole du gouvernement a déclaré que le curé a été interpellé pour avoir tenu des propos incendiaires. Entre-temps, le procureur de la République a déclaré n'avoir pas connaissance d'une plainte déposée au parquet à l'encontre de l'abbé Madou.
La mobilisation générale
La mobilisation pour obtenir la libération du Curé a été générale. Elle a inclus d’importantes réactions sur les ondes des radios, sur les réseaux sociaux, des activistes, des journalistes, des organisations, ainsi que des hautes personnalités.
Cet enlèvement du curé ne respecte aucune procédure et met en lumière des questions de justice et de droits humains au Tchad. L'arrestation illégale et illégitime de l'abbé Madou soulève des inquiétudes sur la légitimité des actions des autorités chargées de la sécurité et le respect des processus judiciaires.
Selon un officier militaire contacté par Afriki.fr, le conseiller qui aurait demandé aux autorités militaires de procéder à l'arrestation du curé veut compliquer la gestion du pouvoir du général Mahamat Idriss Deby Itno.