La rédaction
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26 Feb
26Feb

Dans un communiqué diffusé lundi soir, les responsables des nations d'Afrique australe et orientale ont désigné trois anciens chefs d'État du Kenya, d'Éthiopie et du Nigeria pour agir en tant que facilitateurs dans le cadre d'un processus de paix. Lors d'un sommet début février, la SADC et l'EAC avaient expressément demandé un "cessez-le-feu immédiat" face à l'intensification du conflit dans l'est de la République démocratique du Congo.


Soutenus par le Rwanda, les rebelles du M23 ont lancé une offensive éclair, leur permettant de conquérir les villes de Goma et Bukavu, chefs-lieux des provinces du Nord et Sud-Kivu, alors que les hostilités se poursuivent. Dans un communiqué commun, les deux institutions ont annoncé la nomination d'Uhuru Kenyatta, ancien président du Kenya, d'Olusegun Obasanjo, ancien président du Nigeria, et de Hailemariam Desalegn, ancien Premier ministre d'Éthiopie, en tant que "facilitateurs du processus de paix de l'EAC-SADC dans la région orientale de la RDC".


Lors de leur sommet de février dernier, les deux parties ont décidé d'unir leurs efforts en matière de paix issus des processus de Luanda et de Nairobi, élaborés ces dernières années, afin de favoriser une issue pacifique au conflit.


Les mesures de sanctions à l'encontre du Rwanda ne seront pas mises en œuvre avant vendredi.


Le ministre luxembourgeois des Affaires étrangères, Xavier Bettel, a souligné que la planification de discussions cette semaine à Harare entre les responsables africains des affaires étrangères explique l'absence de mesures immédiates concernant des sanctions contre le Rwanda en raison de son soutien aux violences dans l'est de la République démocratique du Congo. Lors de la réunion du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l'UE, qui s'est tenue lundi, il a privilégié une approche de temporisation, en réponse aux demandes de certains pays, notamment la Belgique, qui considèrent qu'il est opportun d'instaurer des sanctions contre le gouvernement de Kigali.


D'après les rapports de l'ONU, le Rwanda joue un rôle dans les opérations du groupe antigouvernemental M23, qui progresse dans les zones du Kivu en République Démocratique du Congo, entraînant ainsi la perte de vies de plusieurs milliers de personnes. Par conséquent, l'Union européenne a décidé de mettre en œuvre des sanctions à l'encontre du Rwanda, tout en prévoyant une évaluation continue des événements sur le terrain.


À son arrivée à Bruxelles ce mardi pour une réunion des ministres des Affaires européennes, Monsieur Bettel a souligné la nécessité d'un cessez-le-feu immédiat. De plus, il a indiqué son plein soutien à des sanctions contre le M23, en spécifiant que ces sanctions pourraient déjà être mises en place. Selon le communiqué, les facilitateurs se concentreront sur l'instauration d'un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel, l'amélioration de l'accès à l'aide humanitaire, ainsi que sur la protection de l'aéroport de Goma, qui est la principale métropole de la région congolaise.


Selon les indications fournies dans le communiqué, la SADC et l'EAC se rencontreront ce vendredi pour "affiner les détails relatifs au cessez-le-feu". Les évaluations émanant de l'ONU estiment que les conflits dans la région est de la RDC ont occasionné des milliers de décès, alimentant les préoccupations d'un retour à la situation destructrice de la seconde guerre du Congo de 1998 à 2003, qui a impliqué de nombreuses nations africaines et causé des millions de morts en raison de la violence, des épidémies et de la famine.

Kinshasa accuse Kigali de chercher à contrôler l'exploitation et la vente des minerais riches de l'est de la RDC, indispensables pour la production de batteries et d'appareils électroniques. De son côté, le Rwanda rejette ces accusations en affirmant que des menaces à sa sécurité émanent de groupes armés tels que les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), constitués par d'anciens hutus ayant participé au génocide des Tutsis.

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